On n'a pas de Jacques Vergès à la Réunion !

Publié le par DAMIAN974



Quel comble ! Dans l'île qui a vu grandir « l'avocat de la terreur », personne n'a pensé à utiliser ses méthodes lors du procès Johnny Catherine. En effet, Jacques Vergès s'est fait connaître, au cours de la guerre d'Algérie pour avoir brillamment défendu celle avec qui il allait se marier plus tard : Djamila Bouhired. Au cours de sa plaidoierie, il réalise le « procès du procès ». Il mettra en évidence les méthodes totalitaires utilisées par l'Etat français contre les Algériens qui « légitiment » de facto le recours de ces derniers à la violence.

Dernièrement vient de se tenir à la Réunion le procès des assassins de Johnny Catherine. Ce dernier, né en 1969, était devenu champion du monde de boxe en 1997. Il a été assassiné le 26 décembre 2004 à Saint-Denis, par une dizaine de personnes qui l'ont littéralement massacré à coups de sabre ou de battes de base-ball. Derrière la barbarie de l'acte, il revient tout de même de s'interroger sur un point qui n'a pas été soulevé, ou presque, durant le procès : l'impunité totale dans laquelle vivait le boxeur. En effet, il était de notoriété publique, dans le quartier de la Montagne, que Johnny Catherine était protégé. Cet homme n'était-il pas un des nervis de René-Paul Victoria, l'actuel député-maire dyonisien ? N'est-ce pas sur ses épaules que ce dernier est monté le soir de sa victoire aux minicipales en 2001 ?

Oh, il m'a été dit qu'aussi bien Gilbert Annette, Ibrahim Dindar ou Alain Armand ont également leurs « gorilles ». Néanmoins, ces derniers sont-ils aussi « couverts » que ne l'a été Johnny Catherine ? Dès que ce dernier était saoûl, il frappait tout le monde dans son quartier. On ne compte plus le nombre de « petit Catherine » qu'il a semés, souvent par des actes à la limite du viol. Me rendant sur d'autres blogs réunionnais ou interrogeant des gens qui vivent ou travaillent à la Montagne, j'ai pu régulièrement entendre : la police ne faisait pas son boulot !

Ce qui est à craindre de la part des fils de Catherine, c'est leur vengeance comme ils l'ont dit lors du procès qui s'est tenu il y a peu. Or, pour ne pas avoir tenu compte dernièrement de telles paroles, un meurtre a été accompli il y a peu par un Réunionnais qui venait de sortir de prison. Un long travail pour les éducateurs en perspective !

La question n'est donc pas « moins d'Etat », mais de viser un Etat de droit où le tryptique police-justice-prison fonctionne. Or, force est de constater que la première, dans le cas présent, n'a pas fait son travail, que l'avocat de la défense a été pleutre et que la prison, comme toujours, n'arrangera certainement pas les huit assassins qui ont pris entre un et huit ans de geôle.

Publié dans Espace Océan Indien

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