Plaidoyer pour une sorte de "Google réunionnais"

Publié le par DAMIAN974


Parfois, le chercheur est moins apprécié pour ses qualités d'analyse que pour ses recherches proprement dites. Pour ce faire, sur un sujet donné, ce « fouineur » a essayé de réunir le maximum d'informations. Il a réussi à penser au-delà de son terrain d'élection, sa matière de départ.

Son travail a pu être facilité, ces derniers temps, par internet. Néanmoins, là aussi, il faut posséder un minimum de maîtrise des outils de recherche pour trier la masse colossale d'informations que ce média propose.

 

J'aurais ici une proposition à faire. Le Conseil général de la Réunion pourrait élaborer un grand projet de collecte d'informations sur internet. Un site spécialement dévolu à ce projet pourrait s'appeler : « Le grand bazard peï »

Tout d'abord, étant chargé des Archives, le Conseil général pourrait décider d'en numériser une partie et de les offrir, ainsi, à une vue plus large du public. Dans un second temps, il pourrait, en collaboration avec l'Université de la Réunion, valoriser les travaux effectués sur l'île. Ainsi connais-je une étudiante allemande qui vient de repartir après une année de maîtrise Erasmus. Son travail universitaire sur « La cuisine à la Réunion » pourrait être mise en ligne sur ce site dans la rubrique sciences sociales, dans l'onglet « sociologie », dans la rubrique « cuisine ». Tous les travaux des étudiants, à partir de la maîtrise, auraient vocation à être numérisés (au moins, ceux dont la note est supérieure à 13). Evidemment, il faudrait rassembler tous les articles parus dans les diverses revues universitaires sur la Réunion ou portant entre autres sur la Réunion.

Au-delà des recherches estudiantines ou issues des personnels académiques, il faudrait également mettre en ligne sur ce site les notes ou articles de différentes institutions. Par exemple, une personne qui travaillerait sur ce projet irait sur le site de la Cour des Comptes et relèverait, après autorisation de cette administration, tous les travaux portant sur la Réunion. Puis, il entreprendrait la même démarche pour le Conseil Economique et Social de la Réunion, l'Assemblée nationale, le Sénat, etc.

 

Au final, le chercheur pourrait trouver, sur un tel site, des entrées classées par thèmes (la cuisine, on y revient, mais j'écris avant midi, mes doigts ont faim...), mais aussi par période historique, ou encore par région. En cliquant sur une carte de la Réunion, il pourrait ainsi avoir toutes les études effectuées sur la ville de Saint-Benoît par exemple. Bien entendu, avoir accès aux vidéos ou aux radios serait un moyen ludique d'amener des personnes maîtrisant mal le français (100000 illetrés à la Réunion, non il n'y a pas un zéro de trop), à se plonger dans leurs archives. Il faudrait envisager ici un partenariat avec les médias locaux.

 

Lors d'un colloque, j'entendais une fois un intervenant dire, à propos de l'ancienne île Bourbon : « La Réunion se trouve dans la situation de toute île, petite, confrontée au tourisme. Devant l'afflux de touristes, elle a peur de voir son identité être diluée. » Pour lutter contre cette « perte », un tel site pourrait proposer au Réunionnais un endroit (immatériel !) de connaissances sur son passé. En outre, en cliquant sur l'onglet philosophie, il trouvera certainement un autochtone ayant écrit : « L'identité réunionnaise est en perpétuelle recomposition, bien qu'un certain nombre d'éléments participent à sa « force d'inertie ». La difficulté consiste précisément : d'une part, à accepter ce travail toujours à reprendre ; d'autre part, à savoir ce que l'on veut construire comme identité ».

A cela, il y a un préalable, donné par Marcus Garvey : « Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines... »

Publié dans Espace Océan Indien

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article